26 avril 2008
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10:55
Hier soir, resto indien avec des amis.
En sortant, on a fait un petit tour à la foire. Pas évident pour moi. C'est un lieu que je fuis depuis longtemps. Des raisons, il y en a autant que de stands.
Au début de la promenade, mon nez était envahi d'odeurs suffocantes et différentes tous les trois pas. Je retenais ma respiration la moitié du temps. Difficile de supporter les odeurs de sucre, d'huile sur-cuite, de graisse, de sueur, lorsqu'on a encore le goût d'une superbe glace lait, noix de coco, amandes, pistaches dans la bouche...
Bruits de machines à laver, musique assourdissante, cris de joie, cris tout court.
Des gens, pleins de gens.
Tous ont un objectif : s'amuser.
Au début, j'étais un peu paumé dans ce lieu étrange. Les gens que je croisais me semblaient comme des personnages de mauvais films. Ou des automates. Voire des zombies guidées par une faim: le jeu. Ou encore des extraterrestres. C'est dire si je me sentais dans mon univers.
J'ai alors vu un gamin de cinq ans peut-être. Il était tout sourire innocent et s'apprêtait à pénétrer un musée des horreurs. L'excitation sur son visage me fit sourire. Il semblait excité, heureux, il tirait son père par la manche. Et surtout il était vivant.
J'ai ensuite posé un regard différent autour de moi. Et je compris alors que la fête était un endroit faux, dégueulasse, où règnent tricherie, luxure et gourmandise, mais qu'elle était aussi pleine de vie.
Un peu plus loin, des jeunes montrant leur force à tour de rôle sur un punching ball affichant des points. En passant devant, l'un d'eux se jette presque dessus. Ça aurait été marrant de voir son poing s'écraser, exploser sur le support métallique du punching ball. Le genre d'accident con quoi. Blessé par son orgueil, sa volonté farouche de montrer sa supériorité. Ça doit arriver ce genre d'incident.
Encore un peu plus loin, des jeunes parlent fort juste derrière nous. Provoquent et se moquent. Faciès bourrin, tronche de babouin. Je me retiens. Je sais pas me battre. Mais parfois j'aimerais bien. Écraser, déchirer, blesser. Mais pas gratuitement...
Non, juste pour le plaisir.
Je sais que je ne le ferais pas ce soir, ni plus tard. J'aime la violence, je la respire, elle est en moi. Mais je la préfère ainsi. Tapie au fond de moi. J'ai appris à m'en servir, à l'amadouer. Elle est désormais un outil.
Je préfère imaginer la violence que la vivre ou la faire vivre. C'est un peu moins dangereux.
Peu de temps après, on croise deux filles. L'une rassure l'autre qui pleure.
Pourquoi pleure-t-elle ? Humiliée par son ami, larguée.
Cette effusion de larmes me fait sourire, sans sadisme. Je me dit juste :
Putain c'est vrai que c'est vivant cet endroit !
En sortant, on a fait un petit tour à la foire. Pas évident pour moi. C'est un lieu que je fuis depuis longtemps. Des raisons, il y en a autant que de stands.
Au début de la promenade, mon nez était envahi d'odeurs suffocantes et différentes tous les trois pas. Je retenais ma respiration la moitié du temps. Difficile de supporter les odeurs de sucre, d'huile sur-cuite, de graisse, de sueur, lorsqu'on a encore le goût d'une superbe glace lait, noix de coco, amandes, pistaches dans la bouche...
Bruits de machines à laver, musique assourdissante, cris de joie, cris tout court.
Des gens, pleins de gens.
Tous ont un objectif : s'amuser.
Au début, j'étais un peu paumé dans ce lieu étrange. Les gens que je croisais me semblaient comme des personnages de mauvais films. Ou des automates. Voire des zombies guidées par une faim: le jeu. Ou encore des extraterrestres. C'est dire si je me sentais dans mon univers.
J'ai alors vu un gamin de cinq ans peut-être. Il était tout sourire innocent et s'apprêtait à pénétrer un musée des horreurs. L'excitation sur son visage me fit sourire. Il semblait excité, heureux, il tirait son père par la manche. Et surtout il était vivant.
J'ai ensuite posé un regard différent autour de moi. Et je compris alors que la fête était un endroit faux, dégueulasse, où règnent tricherie, luxure et gourmandise, mais qu'elle était aussi pleine de vie.
Un peu plus loin, des jeunes montrant leur force à tour de rôle sur un punching ball affichant des points. En passant devant, l'un d'eux se jette presque dessus. Ça aurait été marrant de voir son poing s'écraser, exploser sur le support métallique du punching ball. Le genre d'accident con quoi. Blessé par son orgueil, sa volonté farouche de montrer sa supériorité. Ça doit arriver ce genre d'incident.
Encore un peu plus loin, des jeunes parlent fort juste derrière nous. Provoquent et se moquent. Faciès bourrin, tronche de babouin. Je me retiens. Je sais pas me battre. Mais parfois j'aimerais bien. Écraser, déchirer, blesser. Mais pas gratuitement...
Non, juste pour le plaisir.
Je sais que je ne le ferais pas ce soir, ni plus tard. J'aime la violence, je la respire, elle est en moi. Mais je la préfère ainsi. Tapie au fond de moi. J'ai appris à m'en servir, à l'amadouer. Elle est désormais un outil.
Je préfère imaginer la violence que la vivre ou la faire vivre. C'est un peu moins dangereux.
Peu de temps après, on croise deux filles. L'une rassure l'autre qui pleure.
Pourquoi pleure-t-elle ? Humiliée par son ami, larguée.
Cette effusion de larmes me fait sourire, sans sadisme. Je me dit juste :
Putain c'est vrai que c'est vivant cet endroit !